Situation financière de Grenoble : la dette de Grenoble (partie 2)

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A propos de notre série sur les finances

Ce deuxième épisode de notre série sur la Situation financière de Grenoble se concentre sur un enjeu majeur : la dette de Grenoble. Après avoir exploré, dans le premier épisode, les nombreux défis auxquels la ville est confrontée, nous abordons ici une analyse de son niveau d’endettement et des leviers disponibles pour y faire face

Comment apprécier la dette actuelle de Grenoble ?

L’appréciation du niveau de la dette municipale refait surface dans le contexte des déficits budgétaires nationaux et territoriaux.
Certains acteurs du territoire grenoblois affichent une posture systématiquement rassurante, affirmant que le niveau de la dette de la Ville est maîtrisé et qu’il n’y a aucun risque. Cette approche, qui repose sur une acceptation sans réserve des choix actuels, semble exclure toute remise en question ou analyse critique approfondie de la situation.

Analysons la situation de la dette de Grenoble en 2023, en comparant Grenoble aux villes de la même importance, ou strate (communes de plus de 100 000 habitants) .

Au 31-12-2023, la dette de Grenoble s’élevait à 254M€
Pour comparer cette dette de 254M€ à la dette des autres villes, il faut considérer la dette par habitant et la mettre en perspective avec les recettes de fonctionnement.

À Grenoble, l’encours de dette par habitant dépasse de 47 % la moyenne des villes de taille comparable. Avec une dette actuelle de 254 millions d’euros, celle-ci serait réduite de 81 millions d’euros si elle se situait au niveau moyen de sa catégorie. Il convient de rappeler que cette dette n’est pas récente : les 100 millions d’euros existants avant le mandat Carignon sont notamment liés à l’organisation des Jeux Olympiques.

La forte hausse sur le graphe correspond aux mandats de Carignon. Depuis 1992, la dette progresse doucement pour atteindre aujourd’hui 254M€.
Notez que la dette de 2024 n’est pas encore connue.

Le ratio de la dette par rapport aux recettes de fonctionnement : 79 %

Le ratio de dette par rapport aux recettes de fonctionnement place Grenoble nettement en dessous de la moyenne des villes de plus de 100 000 habitants. Ce ratio est directement influencé par le niveau des recettes de fonctionnement, lui-même lié à l’imposition. Plus les impôts augmentent, plus les recettes croissent, ce qui améliore mécaniquement le ratio.

Avant l’augmentation de la fiscalité, ce ratio atteignait 99 %. La hausse de 33 % de la fiscalité a permis une augmentation des recettes et, par conséquent, une amélioration du ratio à 79 %. À titre de comparaison, si cette hausse s’était limitée à 7 %, correspondant à la seule revalorisation foncière, le ratio serait aujourd’hui de 86 %.

Ces mécanismes, bien que simples, méritent d’être rappelés avec clarté.

Grenoble ne dispose plus de la marge nécessaire pour augmenter significativement les impôts fonciers. Ainsi, l’amélioration du ratio passera inévitablement par une maîtrise rigoureuse de la dette.

Cela nécessitera une optimisation des coûts de fonctionnement de la mairie, ainsi qu’une coopération renforcée avec l’ensemble des institutions, qu’il s’agisse de la Métropole, du département, de la Région ou de l’État.

Tous les leviers d’optimisation et de mutualisation devront être explorés, en particulier ceux liés à la collaboration avec la Métropole GAM.